19/09/2016

Les Etats d'âmes de Mme Butterfly : La maison de Claudine, de Colette



Je suis une fidèle lectrice de Colette et n'aurai pas la prétention de poster une critique de son oeuvre ou d'un de ses romans.
Je voudrais simplement vous faire partager mes émotions à la lecture de "La maison de Claudine" qui pour moi, est l'un de ses plus beaux livres.
Réparti en 35 chapitres, ce livre de nouvelles nous fait partager ses souvenirs d'enfance, sa maison , sa famille, mais surtout sa mère, Sido tant aimée.
Il fait également la part belle aux animaux, que Colette aimera  autant que sa mère.

Dans la première nouvelle "Où sont les enfants ?", Colette décrit sa maison et son jardin, ou plutôt ses deux jardins, le Jardin-du-Haut et le Jardin-du-Bas. Une maison qu'elle décrit comme boiteuse, comme son père "Le Capitaine", unijambiste : "une maison bourgeoise de vieux village,  mais la roide pente de la rue bousculait un peu sa gravité, et son perron boitait, quatre marches d'un côté, six de l'autre". Sido appelle les enfants et s'inquiète, même après sa mort ; "...elle erre et quête encore, invisible, tourmentée de n'être pas assez tutélaire : "Où sont, où sont les enfants ? ...".

Colette évoque également la jeunesse de sa mère, l'arrivée dans sa vie du "sauvage", le premier mari de Sido. La fille aînée de Sido "Ma sœur aux longs cheveux", qui passe ses journées couchée, à lire. Elle évoque aussi la petite fille qui rêve de longs voyages, mais qui, se rendant compte que la lumière du salon vient de s'allumer "goûte la condition délicieuse d'être...une de celles qui limitent leur univers... au cirque de clarté épanoui sous une lampe et que traverse, tirant un fil, une main bien-aîmée, coiffée d'un dé d'argent".

Dans "Ma mère et les bêtes", Colette nous décrit son retour d'un voyage à la capitale. 
Repue de théâtres, de musées, d'emplettes, elle rentre chez elle et apprend que "Nonoche aux trois couleurs avait enfanté l'avant-veille, Bijou sa fille, la nuit d'après"...
"Je courus à la grande corbeille débordante de chats indistincts... un tout petit chat tavelé comme une genette et qui dormait, repus, le ventre en  l'air sur ce désordre, semblait assassiné...".

Je ne citerai pas "La noce", ni "Bâ-Tou", ni les autres nouvelles qui composent ce livre. 
Elles sont plus belles et plus poétiques les unes que les autres. Nul besoin d'écrire en alexandrins pour écrire de belles choses ! Les mots sont choisis avec soin, exprimant au mieux les sentiments, les souvenirs, les sensations, les senteurs qui ont enchantées son enfance.

Je lis et relis inlassablement quelques uns des plus beaux livres écrits par Colette et je ne m'en lasse pas. Elle est certainement un écrivain de la nostalgie, un peu comme l'était Proust, mais sans snobisme, avec un naturel et une facilité déconcertants.


Albert Cohen







16/09/2016

Casino, réalisé par Martin Scorcese


Les années 70, Las Vegas, une étoile au milieu du désert. 

C'est dans ce paysage lunaire et irréel que règne Sam "Ace" Rothstein, patron du Tangiers, un magnifique casino. Son ami d'enfance Nick a été envoyé sur place par la pègre italienne pour veiller sur sa personne et surtout sur les montagnes d'argent qu'il leur fait gagner.

Une nuit,  il a le coup de foudre pour une très belle arnaqueuse... et décide rapidement de l'épouser arrivant à la convaincre à coup de dollars, de bijoux et de manteaux de fourrure.

C'est le début de la fin pour ces arnaqueurs !

C'est en fan quasi inconditionnelle de Robert De Niro que j'ai regardé ce film ; De "Voyage au bout de l'enfer" en passant par "Taxi Driver" ou "Raging Bull",  De Niro est un vrai caméléon et se fond dans ses personnages avec une facilité déconcertante. 
Dans "Casino", il est tout à fait à sa place, avec ses costumes clinquants ou pastels, assortis à ses chaussures vernies. De son côté, Joe Pesci se déchaîne, en petit truand ambitieux, capable d'une violence démesurée. Sharon Stone n'est pas en reste, très en beauté, mise en valeur par ses magnifiques costumes et coiffures endossant un rôle alternant la flamboyance et la déchéance d'une femme.
Un jeu d'acteurs époustouflant !

Un film réalisé par Martin Scorsese, digne du "Parrain", avec une BO envoutante, alternant le blues, la soul, le disco. 
Champagne, dollars, coke, visons et zibeline ; Les têtes tournent, comme la roulette du casino, qui décide du sort de ceux qui misent tout sur une couleur. 

Du grand art...



08/09/2016

Mystic River, réalisé par Clint Eastwood


Ce film de Clint Eastwood, récompensé  par deux Oscars, met en scène trois amis d'enfance que la vie
n'a pas épargnés.
Jimmy Markum, Dave Boyle et Sean Devine ont grandi ensemble dans les rues d'un quartier difficile
de Boston.

Un jour que les trois copains jouent dans la rue, Dave se fait enlever par un inconnu, sous les yeux 
impuissants de ses copains. Il passera plusieurs jours avec des pédophiles avant de réussir à se sauver.

Après ce drame, leurs routes se séparent ;  Jimmy passe par la case prison, Sean s'engage dans la police
et Dave ne sera plus jamais que l'ombre de lui-même.

Des années plus tard, un nouveau drame remet soudain les trois hommes en présence : la fille de 19 ans 
de Jimmy, Katie, est assassinée. Sean mène l'enquête criminelle.
La nuit du drame, Dave est rentré chez lui couvert de sang et incapable de donner une explication crédible
à sa femme. Celle-ci, apeurée, ne tarde pas à se confier à Jimmy. Celui-ci demande à ses hommes de 
main d'aller interroger les éventuels témoins et de trouver le coupable.

Jimmy (Sean Penn) crève l'écran par son charisme, sa violence dans son chagrin, son instinct de 
survie, sa carrure de chef de clan, familial et mafieux.

Encore une fois, Clint Eastwood nous éblouit avec sa  manière bien à lui de mener ses acteurs ; il réussit
à obtenir de Sean Penn une sacrée performance entre violence et sensibilité, performance qui le porte
au niveau d'acteurs "culte" -pour moi- tels que Al Pacino ou Robert de Niro. 

Enfin et vous l'aurez bien compris, je suis un peu "fan" de Sean Penn. Et encore une fois, ce film est tiré
d'un roman de Dennis Lehane...