08/06/2018

Les gardiennes, Xavier Beauvois


1915, les hommes sont partis au front et ce sont les femmes, à la ferme du Paridier, qui les remplaçent. Travaillant de l'aube au coucher du soleil, leur vie est rythmée entre le dur travail des champs, le soin apporté aux bêtes et le retour des hommes en permission.

Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l'assistance publique pour les seconder elle et sa fille. Francine pense avoir trouvé une famille.

Une plongée dans l'autre guerre de 19014-1918, celle des femmes. La guerre des femmes fortes, qui n'ont pas le choix et qui triment dur ; qui doivent prendre des décisions en l'absence de leur mari, de leur père, de leur frère ; celle des femmes fragiles qui se reposent un temps dans les bras d'un soldat américain.

Un film austère, rude, qui ne laisse pas de place aux bons sentiments. C'est un peu "marche ou crève" comme au front... L'honneur de la famille seul compte et elle en sont les gardiennes.

"Chacun est prisonnier de sa famille, de son milieu, de son métier, de son temps", Jean d'Ormesson

08/10/2017

Norma, opéra de Vincenzo Bellini




Créé en 1831 à la Scala de Milan, cet opéra en 2 actes de Bellini se déroule en Gaule, au temps de l'occupation romaine, vers 50 avant JC.


Il narre l'intrigue amoureuse qui lie Pollione, proconsul romain, à Norma, son ancienne compagne, et à la jeune Adalgisa. À cette intrigue, se mêle le soulèvement du peuple gaulois contre l'occupant, mené par le druide Oroveso, le père de Norma.

Norma, grande prêtresse du temple druidique qui a eu (rompant ses vœux de chasteté) deux enfants de Pollione, découvre que son amant est amoureux d'une jeune prêtresse, son amie, Adalgisa. 
Norma tente de le convaincre de renoncer à Adalgisa et de lui revenir, mais il refuse. Norma avoue alors publiquement sa faute et est condamnée à mort. 
C'est du grand opéra que nous offre là Bellini, avec des portraits de femmes fortes et courageuses, des rôles très exigeants pour des soprano de haut vol, le rôle préféré de Maria Callas... 
Bien sûr, je ne peux résister au plaisir de vous laisser "déguster" l'air "Casta Diva"... le solo de Norma.


30/08/2017

Les choses de la vie, Claude Sautet



Pierre (Michel Piccoli) est victime d'un terrible accident de voiture. 

Étendu sur l'herbe, il est encore conscient, il sait qu'il vient d'avoir un grave accident et il revoit tout ce qui fait le sel de la vie. Les petits moments avec les amis, la complicité, le rire, un bon restaurant, la plage, le vent, le soleil... "Les choses de la vie"...
Ses vacances avec sa femme (Léa Massari) et son fils à l'Ile de Ré, mais également sa maîtresse Hélène (Romy Schneider).

Les flash-backs sont nombreux et l'on assiste -au ralenti- aux 5 secondes que dure réellement l'accident de voiture de Pierre. 
Un classique de Claude Sautet, couronné en 1970 par le Prix Louis Deluc. Dialogues de Jean-Loup Dabadie. Romy Schneider est belle et lumineuse, Michel Piccoli, terriblement séduisant, comme toujours. 

Un classique...



Entre les oreilles de D. Foenkinos




22/08/2017

Le Parrain, Martin Scorcese


Tiré du roman éponyme de Mario Puzo, le film "Le Parrain" nous dépeint l'histoire d'une famille sicilienne, qui est arrivée au sommet de la mafia new-yorkaise. C'est le charismatique Marlon Brandon qui joue le rôle du patriarche, Vito Corleone. L'histoire d'une ascension sociale spectaculaire, dans la mafia et les trafics en tout genre.

Le film débute par le mariage grandiose de la fille unique du Parrain, où il reçoit les cadeaux et les doléances de tous ceux qui viennent lui présenter leurs hommages. Son pouvoir est immense, tous lui obéissent et écoutent ses conseils. En échange de sa protection et de celle de tous les hommes influents qu'il a achetés (Police, Magistrats...) , il accepte des contrats... Vengeances, meurtres, rackets, tout tourne autour de cet homme et de ses fils, sauf Michael (interprété par le très séduisant et ténébreux Al Pacino) qui revient de la guerre et a toujours refusé de rentrer dans les "affaires"
Le jour où Vito Corleone est laissé pour mort, victime d'une vendetta, Michael Corleone décide alors de travailler pour son père et devient un personnage incontournable dans la famille.

Ces mafieux ont deux visages, celui d'hommes proches de leurs familles, de leurs enfants et de leurs traditions ; et celui d'hommes prêts à tuer pour une question d'honneur ou de vengeance familiale. 
La violence est partout, ils sont armés "jusqu'aux dents", ils ne font aucun déplacement sans leurs gardes du corps.
C'est toute une époque (les années 50), une ambiance et tout un milieu à part que nous dépeint Martin Scorcese, dans ce film culte, avec des acteurs exceptionnels, Marlon Brandon, Al Pacino, mais aussi James Caan... 
Du grand art !


"Il n'est pas de sanctuaire pour le meurtre ; il n'y a pas de barrière pour la vengeance"

W. Shakespeare ; Hamlet (1603)

18/07/2017

L'Ingénue libertine, Colette



"L'Ingénue libertine" est un roman écrit par Colette, publié en 1909Colette est une femme libre, engagée et qui plaide en faveur de l'émancipation féminine. Elle aussi a connu "L'entrave", lorsqu'elle était mariée à Willy... Elle sait ce que c'est d'être une femme mariée au XIXè siècle.

Le titre même de ce roman dépeint bien le paradoxe de Minne, ingénue d'un côté et libertine de l'autre. C'est un roman qui fait la part belle aux sentiments et aux attentes des femmes. 

Ce roman raconte les mésaventures de Minne, une ravissante jeune fille adorée par sa maman et entourée de son oncle maternel et de son cousin. Elle suit les cours des demoiselles Souhait avec des jeunes filles bien élevées... Tout a été arrangé pour que Minne ait une vie douillette et sans aucun souci.

Mais Minne rêve d'autre chose, elle veut connaître ce qu'elle appelle l'Aventure. Elle s'entiche alors d'un voyou des rues et rêve d'enlèvement...

Quelques années plus tard, on la retrouve mariée à son cousin Antoine, vivant dans le luxe de la grande bourgeoisie et déçue de l'Amour. Minne va chercher avec détermination l'homme qui lui saura lui donner ce bonheur merveilleux dont toutes les femmes qu'elle connaît parlent, le plaisir physique.

Alors qu'elle vient de se donner à un nouvel amant, Minne dépeint sa déception : "Ce plaisir là, il me le vole! C'est à moi, à moi, ce foudroiement divin qui le terrasse sur moi ! je le veux, ou bien, qu'il cesse de le connaître par moi!..".  Et elle ajoute "Je ne vous aime pas assez pour revenir. Avant-hier, je n'en savais rien. Vous ne saviez pas, hier, que vous m'aimiez. Nous avons fait, tous deux, des découvertes". Puis elle glisse vivement vers la porte, pour qu'il n'ait pas le temps de lui faire du mal.

Le plaisir de l'amour est le parfum qui nous suit jusqu'au tombeau.
Adolphe Ricard ; L'amour, les femmes et le mariage (1857)