29/05/2016

Ambulance 13, Patrice Ordas, Alain Mounier, Sébastien Bouet


Je termine la lecture des tomes 5 et 6 de cette superbe série... le jour où la France et l'Allemagne commémorent le centenaire de la bataille de Verdun !

Le 22 janvier 1963, le Général de Gaulle et le Chancelier allemand Adenauer avaient signé un traité, entérinant la relation de confiance et d'amitié qui s'est instaurée entre les anciens ennemis héréditaires, à peine dix ans après le début de la réconciliation, amorcée par la déclaration Schuman de 1950 et actée par la création de la Communauté économique européenne en 1957. 

Cette réconciliation enterre définitivement une période sombre qui aura coûté la vie à des millions de soldats français et allemands. 

2016 marque l'inauguration du Mémorial de Verdun.  Un devoir de mémoire, une nécessité de pardonner l'impardonnable, sans oublier l'horreur de cette guerre.

Ces tomes 15 et 16 d'Ambulance 13 dépeignent toujours l'enfer des tranchées, avec l'arrivée des américains en 1917 et leurs armées "indigènes" de soldats amérindiens, aussi mal considérés que nos tirailleurs sénégalais. Ils ne font même pas partie de l'effectif officiel de l'armée américaine... Les tueries entre indiens et soldats bleus ne sont pas si lointaines et les américains envoient les indiens au massacre !

Et toujours ce même aveuglement des Etats majors qui semblent donner des ordres complètement à côté de la réalité du terrain... Nos poilus l'appelaient "La der des ders"... Il semblerait qu'ils aient eu tort... 
Comme l'a si bien écrit Georges Clémenceau en 1886: "La guerre ! c'est une chose trop grave pour la laisser à des militaires" .

Les guerres continuent et des hommes et des femmes souffrent dans le monde entier, sous l'indifférence presque totale, malgré l'avalanche d'informations dont nous disposons actuellement, en temps réel. 




01/05/2016

L'Ambulance 13, Cothias, Ordas, Mounier


Tout juste diplômé de la Faculté de Médecine, Louis-Charles Bouteloup se retrouve sur le front début 1916. Il commande une ambulance mobile dont les infirmiers sont connus autant par leur courage que par leur irrespect pour la hiérarchie militaire. Il vient en remplacement du Docteur Jaquin, qui vient de se faire tuer au front et qui avait su se faire respecter et aimer par ses infirmiers... 
La tâche est rude pour Louis-Charles.


Il fait la connaissance d'une jeune sœur infirmière, Isabelle de Ferlon, qui l'assiste sur les tables d'opération. Cette jeune femme apporte un peu de soleil à tous les soldats, confrontés à l'horreur du champ de bataille et à la violence des affrontements dans les tranchées ou dans le no man's land. 


Comme dans la plupart des guerres, les ordres tombent comme des couperets, mènent les hommes à l'abattoir et sont suivis de contrordres. Cela donne l'impression que l'Etat Major joue avec ses hommes comme avec des soldats de plomb, les déplaçant au gré de ses envies, sur le grand échiquier de la guerre.

Les dessins sont superbes ; ils décrivent avec une grande précision les tranchées,et les conditions de vie des poilus. Les couleurs sont explicites, le gris pour les tranchées, le rouge pour la violence des obus et des blessures.
Les textes ne sont pas en reste : "Au nord, l'enfer se rapproche... Ils sont isolés, à quelques mètres des troisièmes lignes qui, bientôt, seront sans doute les premières, avec quelques hommes chargés d'endiguer une marée qui les contournera peut-être comme la mer le fait d'un château de sable avant de s'abattre sur le village...".


J'attends de lire la suite avec impatience.