15/04/2016

Madame Butterfly, Puccini



Dans une période marquée par un engouement pour l’Extrême-Orient, Puccini se plonge dans la pièce de David Belasco. On se souviendra également de la parution de "Madame Chrysanthème" en 1887, par Pierre Loti. Ce nouveau siècle est féru d'exotisme et de découvertes.

Si la musique et la mise en scène s'inspirent largement du folklore japonais pour notre plus grand plaisir avec kimonos, éventails, pivoines..., Puccini brosse surtout un portrait de femme intemporel, une femme désespérée et bouleversante de justesse et de sensibilité. Présenté à la Scala de Milan en 1904, ce drame de l’amour et de l’attente reste l’un des opéras les plus populaires du répertoire.

En japonais, « papillon » se dit « Cio Cio San ». C’est aussi le prénom de l’héroïne de l’opéra ; Butterfly étant le surnom que lui a donné l’officier américain Pinkerton, son "mari" d'un soir.

Alors que Madame Butterfly prend ce mariage très au sérieux, allant jusqu'à renier sa religion et ses traditions ancestrales, le jeune officier n'y voit qu'un jeu. Après une nuit d'amour, il reprend la route des Etats-Unis, abandonnant Madame Butterfly.
Trois ans ont passé, durant lesquels elle a attendu chaque nuit son retour.

Lorsqu'il revient à Nagasaki, il n'a pas l'intention de revoir sa "mariée" exotique... Mais le consul l'informe que Madame Butterfly a eu un petit garçon de leur union et il décide alors de la revoir.

C'est accompagné de sa femme américaine que Pinkerton, devant le désespoir de Butterfly, prend enfin conscience de sa légèreté et des conséquences qu'elles ont entraînées. Madame Butterfly confie son petit garçon à cette femme qu'elle ne connaît pas mais qui s'en occupera convenablement et se suicide. Pinkerton n'a plus qu'à pleurer sur son inconséquence.

C'est peu dire que la musique est grandiose, que les décors sobres mettent justement en valeur la couleur de la passion amoureuse. Le solo de Madame Butterfly lors duquel elle avoue guetter chaque nuit le retour de son mari est tout simplement déchirant. Personnellement, j'ai été très émue lors de ce passage, pensant à mon tour à toutes les femmes qui attendent le retour d'un homme qui ne reviendra pas.
Pinkerton avait expliqué à Madame Butterfly qu'aux Etats-Unis, on épinglait les papillons sur des cartons pour qu'ils ne puissent jamais s'échapper. Je crois qu'il a réussi à ajouter ce très joli papillon à sa collection.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire